Depuis quelques temps, nous pressentions un
regain d’intérêts pour l’apiculture. La sensibilisation des médias sur les
difficultés rencontrées par la filière apicole et sur la vulnérabilité des
abeilles face aux pesticides déversés dans nos champs semble (même si d’autres
causes sont probablement à l’œuvre) avoir eu pour effet d’amener de nouveaux
adeptes à se lancer dans l’élevage et la protection de ce fascinant insecte.
La dernière étude sur la filière apicole française
réalisée par FranceAgriMer en 2015 vient d'être publiée. Elle porte
sur un observatoire de la production de miel et de gelée royale et donne
une image de la situation quantitative de l’apiculture en France. Depuis le
début des années 2000, ces études nous avaient habitués à une baisse du nombre
d’apiculteurs & de ruches ainsi qu’à une baisse de la production, notamment
de miel. Si cette dernière demeure sujette à des fluctuations importantes d’une
année sur l’autre, les indicateurs sur les acteurs et sur le cheptel font
apparaître une embellie, laissant présager d'un avenir plutôt positif pour
la filière même si des difficultés non négligeables persistent.
Selon cette étude, le nombre d'apiculteurs est reparti à la hausse.
En
2015, nous étions 40.944 à détenir au moins une ruche. Soit une
augmentation de 10% par rapport à 2014.
Si
cette tendance à la hausse persiste, cela concrétiserait ce regain d'intérêt
pour l'apiculture, et l'arrêt de la baisse du nombre d'apiculteurs en France.
Ces
chiffres sont plutôt encourageants, car durant ces vingt dernières années, et
jusqu'en 2014, la filière apicole n'a cessé de perdre ses apiculteurs. Leur
nombre avait chuté à 37.193, en 2014.
Ils
étaient 41.836, en 2010 ; 69.237 en 2004 & 84.215 en 1994.
Le
nombre de ruches est, lui aussi, en augmentation même si ces données sont à relativiser par des pertes importantes chaque hiver compensées par l'augmentation globale du cheptel français au printemps.
A
l'entrée de l'hiver 2014/2015, la France comptait 1.200.930 ruches. Soit une
croissance de 21% par rapport au précédent hiver.
Là
encore, la courbe semble s'inverser, puisque la France avait vu chuter son cheptel
passant de 1.320.900 ruches en 2004 à 1.073.900 ruches en 2010.
En
revanche, la production de miel est plus fluctuante. L'apiculture française
peine à retrouver le niveau de ses productions antérieures.
Si
2015 a été une "très bonne année" voire une année exceptionnelle avec
une production de 24.000 tonnes, 2014 n'avait produit que 13.000 tonnes et l'on
sait que 2016 ne devrait guère dépasser les 10.000 tonnes.
Pour
mémoire, la production était de : 18.330 tonnes en 2010 et 25.500 t en 2004.
Le
rendement moyen national en miel, quant à lui, s’élève à 26,3 kg de
miel produit/ruche en 2015, contre 16,2 kg/ruche en 2014.
En
2015, les apiculteurs disposant de moins de 50 ruches (apiculteurs de loisir
& agriculteurs disposant d’un atelier d’apiculture en tant que
complément à une autre activité) représentent 92% des apiculteurs
français. En 2010, ces apiculteurs « familiaux » (disposant de 1 à 30
ruches) représentaient 89,3% (37.400 apiculteurs) de la profession.
Ils
ont produit, en 2015, 25% du miel français.
Les
apiculteurs avec plus de 150 ruches représentent 4,5% du total des apiculteurs
en France (4% lors du dernier audit de 2010). Ils sont 1841 apiculteurs (1633
en 2010). La hausse du nombre de ces apiculteurs que l'on peut qualifier de
professionnels est proportionnellement plus importante que celle observée pour
l'ensemble de la filière.
Les
professionnels assurent les deux tiers (64%) de la production de miel
contre 25% pour les apiculteurs disposant de moins de 50 ruches.
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